-Accordéon -
Très peu présent avant la première guerre en haute-cornouaille, l'instrument avait pourtant envahie une bonne partie de la Bretagne à partir de la deuxième moitié du XIXème. Il s'adapte bien à la mode des danses urbaines qui font leur apparition et prend peu à peu le pas sur les danses collectives. Il devient l'instrument à la mode par excellence lors de l'arrivée des bals musette, concurrençant durement les sonneurs traditionnels, certains s'adaptent en l'adoptant, comme Goubin de Corlay, clarinetiste réputé qui commence à animer des noces à l'accordéon.
Il faut dire que son prix modeste et sa facilité de jeu attire et créer de plus en plus de vocations. La pratique de la musique devient accessible au plus grand nombre, et cela malgré les réticences du clergé : l'instrument sera surnommé bouest an diaoul (boîte du diable). Il est en effet le bouc émissaire idéal car il relaie l'effervescence des danses en couple, appelées kov ha kov (ventre contre ventre). Certains accordéonistes auraient même été excommuniés… Ceci entraînant paradoxalement une plus grande tolérance du clergé à l'égard des danses traditionnelles, jugées moins frivoles, et qui étaient déjà dans le collimateur depuis le Moyen-Age.
François Goubin
Né en 1904, Il a profondément marqué la vie musicale de la région de Corlay pendant plus de 50 ans. Il débute à 16 ans en jouant sur une bombarde que M. Taldir, menuisier à Saint-Gilles-Vieux-Marché, lui a fabriquée. Puis il apprend la clarinette et devient le successeur d’Alexis et Toussaint Jouan. A l’affût de la nouveauté, il joue de l’accordéon diatonique - puis chromatique - en s’accompagnant d’un « jâze ». Entre-temps, il apprend la musique avec un musicien de Corlay avec qui il fonde un orchestre qui comprend jusqu’à 6 musiciens pour faire des noces la semaine et des bals le dimanche. Cela ne l’empêche pas de continuer son travail de maçon. Il est mort à Corlay en décembre 1985.
source: treujeunngaol.over-blog.net