Le pantalon de Noces
(Henri Ollivier)
J'ai rencontré aujourd'hui Hervé mon ami d'enfance qui me dit :
« je me marie demain avec Laurence, voudrais-tu bien accepter d'être mon garçon d'honneur ? » m'expliquant qu'il avait un gros problème car son cousin qui devait remplir cette fonction était hospitalisé. Je lui répond :
« Tu me prends un peu de court, je vais réfléchir à la question. Mais viens donc chez Hubert1, nous allons enterrer ta vie de garçon et essayer de résoudre ce problème. »
Nous arrosons ça comme il faut et je lui donne mon accord en lui disant « à demain ».
A peine l'avais-je quitté qu'il m'est venu à l'idée que je n'avais pas de vêtements convenables pour une cérémonie de ce genre. Ne pouvant plus revenir sur ma parole, je prends la décision d'acheter un costume neuf. J'entre dans un magasin de prêt à porter et sans difficulté je trouve ce qu'il me faut ; mais le pantalon étant trop court de 15 cm, je demande au commerçant de le raccourcir. Il me répond que c'était impossible pour lui d'accomplir cette besogne pour le lendemain, que c'était à prendre ou à laisser.
J'ai alors pensé que mon épouse serait capable de me rendre ce service et j'emporte mon achat. Mais en sortant du magasin, je rencontre encore quelques copains et nous voilà à nouveau chez Hubert, nous buvons encore quelques tournées et nous nous quittons. Je rentre chez moi bien emmméché et j'explique à ma femme et à ma belle-mère la raison de mon retard. Je me suis fait copieusement rouspéter, me disant que ce n'était pas une heure pour rentrer, que la table étant débarrassée, je n'avait qu'à me débrouiller pour trouver dans les placards quelque chose pour manger.
Je me dis que ça commence mal, il va bien falloir pourtant aborder le problème du pantalon. J'explique d'abord à mon épouse que le pantalon que j'avais acheté était trop long de 15 cm et qu 'elle serait bien aimable de me le raccourcir. Elle m'envoie sur les roses, me traitant de vaurien, de coureur, d'ivrogne, me disant « zut » et « bonsoir ».
Devant ce refus, je me dis « comment vais-je faire ? » Je m'adresse alors à ma belle-mère en lui caressant doucement le menton.
« Voudriez-vous bien, belle-maman, couper 15 cm du bas de mon pantalon ? »
Mais la mère comme la fille m'envoie aussi promener.
Mais... J'étais bien tailleur à l'armée ! Puisque c'est ainsi, je ferai ce travail moi-même.
Je m'installe, et au boulot. Je réussis tant bien que mal à faire quelque chose de correct et je m'en vais me coucher.
Au cours de la nuit, ma femme prise d'un profond remord se lève, prend mon pantalon et de 15 cm le raccourcit encore.
Belle-maman se levant à l'aurore se dit : « je ne suis pas gentille, je n'ai vraiment pas d'âme » et à son tour se saisit de mon pantalon qui pour la troisième fois subit l'opération.
Si bien que lorsqu'il a fallu aller à la noce le lendemain, au lieu d'un pantalon, j'avais plutôt un caleçon de bain. Je suis allé à la noce quand même, non d'une botte, mais le soir en rentrant, j'avais une belle culotte.
1 Tenant du café « le Carpe Diem » à Corlay
Sant Gweltas
(henri Ollivier)
Saint Gildas avait une nièce. On lui demanda de la surveiller, ce dont il se sentait tout à fait capable. Ainsi, lorsqu’ils allaient se promener, saint Gildas ne la laissait jamais seule.
Mais sa nièce avait un amoureux et saint Gildas ne le savait pas. Lorsqu’elle avait besoin, avec tout le respect que je vous dois, braves gens, (pardonnez mes propos), d’aller se soulager, saint Gildas ne lui permettait d’entrer dans un champ que si les oiseaux qui s’y trouvaient prenaient aussitôt leur envol. En effet, si les oiseaux s’envolaient, cela voulait dire qu’il n’y avait personne d’autre dans le champ.
Un jour cependant, la jeune fille s’était arrangée avec son amoureux. Celui-ci avait enfermé des oiseaux et lorsque saint Gildas arriva, il les relâcha.
La jeune fille se retrouva enceinte. Saint Gildas déclara qu’il préférait surveiller un tamis plein de puces en haut d’un moulin à vent quand le vent vient de Saint Gelven que de surveiller des jeunes filles.
Konskried Pluzian / les conscrits de Plussulien
(chanson rapportée par Francis Ollivier)
E’ ble pe’r ha pe’r ugent, goude ’n triwerc’h hant vle Me a lares ur c’heno, na da bares Korle.
Me a lares ur c’heno, na d’am mamm ha d’am zad, Oh na d’am c’hamiraded, na pebezh kalonad. Na dei’ ouel ar verc’hez, da c’hwerc’h eur deuz ar beure, Ni gemere an hent praz, ‘vit monet da Gorle. Na de’ ouel ar verc’hez, da c’hwerc’h eur deuz ar mintin, Ni gemere an hent praz, ‘vit monet da Gintin. E Kintin pe oemp erruet, dirag ar rekrutemant, A c’hont e oe kalonoù, a oe forzh langisant. Me c’hamarad a denne dek, me a denne daouzek, Zoudarded en asurañs, partien a zo ret. Un dern a yey da Bariz, ar re oll da Wened, matrezen a duaint biken, ar boneur d’an wellet. Me a loske ’ar ma lec’h, kalz a gamiraded, na deus parrez Pluzian, Atanaz ar Beilhek, Ha Jean-Mari Sicard, da dichen Kelfennek. Ha Jean-Marie Sikar, da dichen Kerigan, Ha Sulian braz Meuroù, deuz a bourk Plusulian. Ha dac’h c’hwi Jozon Trubuilh, den yaouank ha jintil, Dac’h c’hwi n’em adresan da gano me c’hanaouenn. Na c’hwi p’o jouj ac’hanon en hoh holl pedennoù. Francis. Ollivier Plussulien, 29.4.78 Plusulian = prononcer Pluzulian ou Pluzian. |
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